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the blackest day

Mer 15 Nov 2023 - 17:15


Frissonnant malgré la température ambiante, Matthias resserre péniblement son manteau autour de lui. Il a depuis longtemps perdu le compte des heures, peut-être même des jours, alors qu’il somnole, dévoré par la fièvre. Il se sait brûlant, le front moite de transpiration, son corps inondé tout entier d’une sueur froide qui tente en vain de faire redescendre sa température. Le grec délire à moitié, voyant devant ses yeux clos danser les images de sa famille, disparaissant dans les flammes d’un incendie qu’il n’a jamais vu lui-même ; qu’il reconstitue grâce au récit fait par Rico. L’homme lui a fourni tellement de détails que le quarantenaire n’ a aucun mal à croire à la véracité de ses propos. Il a parcouru les ruines de la maison, ce refuge, ce sanctuaire, qu’il avait construit année après année, sans y trouver aucune preuve qu’ils aient survécu. Matthias se sait désormais seul, Allegra, Hazel, Tariq et Nora partis en fumée. Ana et Alejandro, également. Leur image le blesse encore plus profondément que la lame qui a entaillé son avant-bras quelques jours auparavant, et dont l’infection est en train de le tuer.

Un râle lui échappe, alors qu’il tente de trouver une position plus confortable. Quitte à mourir, autant qu’il soit bien installé. Ouvrant les yeux, le grec porte une main à son visage pour se protéger face à la clarté du soleil qui inonde la pièce par la porte ouverte. Il se souvient encore des silhouettes de Rico et Cara passant le seuil. La jeune fille lui a assuré qu’ils reviendraient le chercher, avec un médecin. Elle a serré son épaule, un pauvre sourire compatissant sur les lèvres. Rico lui a glissé quelques minutions dans la poche, qu’il peut encore sentir, du bout des doigts. Il maudit cependant l’italien, car le calibre ne correspond pas à son .9mm. Elles lui sont donc inutiles, aussi bien pour se défendre que pour mettre fin à son calvaire. L’ironie de la situation ne lui échappe pas, malgré la fièvre. Il a survécu à l’enfer de Portland, tout ça pour mieux crever ici, à quelques miles à peine d’Olympia. De la maison.

La brûlure de son avant-bras se réveille, pulse, comme un cœur cherchant à s’enfuir de sa cage. L’inflammation est plus que visible ; une plaie rouge, purulente, aux bords suintants. L’accident est trop bête, se dit-il en y repensant. Une chute, un couteau à la main, et le voilà qui s’entaille sans le vouloir. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, pas la première fois qu’une blessure s’infecte. Mais c’est la première fois que cela dégénère autant. La première fois qu’il craint pour sa vie. Fermant les yeux, Matthias se laisse retomber en arrière, abandonnant la lutte. Au fond, il sait déjà que Rico et Cara ne reviendront pas. Ils ont raison, après tout. Son cas est une cause perdue, et il n’a plus de motif de se battre. Curieusement, cette pensée coule sur lui sans peine, presque avec soulagement. C’est vrai, autant lâcher prise maintenant. Autant se laisser partir, puisqu’il n’y a plus personne pour le retenir. Lentement, il s’enfonce dans l’inconscience, les yeux clos.






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Matthias Karakostas
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Re: the blackest day

Ven 24 Nov 2023 - 22:48

Le ciel était bleu et limpide lorsque Emilie et Valérian quittèrent l’entrepôt de Kloeckner Metals. Ils y étaient venus en repérage, ce jour-là, dans l’espoir d’y découvrir des poutres et de la tôle pour renforcer les barricades en construction de la distillerie. Leur découverte avait été à la hauteur de leurs espérances ; aussi, une risette satisfaite tiraillait-elle la commissure des lèvres du grec lorsqu’il rejoignit sa complice à l’extérieur. « C’est parfait. » se félicita-t-il. Machinalement, il sortit de sa poche son paquet de cigarettes. « Nous reviendrons dès demain avec le camion. Ce matériel nous sera d’une grande utilité. Je n’imaginais pas mettre la main sur autant d’équipement pour être honnête… (il coinça la cigarette entre ses dents et l'alluma avec son briquet. Après avoir tiré sur la tige, le grec expira des volutes grisâtres qui s’enroulèrent dans l’air comme des serpents avant de disparaître) Il y a une caserne à deux pas d’ici. Je doute que nous y découvrions quoi que ce soit d’utile, mais peut-être devrions-nous quand même aller y jeter un oeil… » Il consulta Emilie du regard. Les casernes faisaient partie des bâtiments qui avaient été pillés en priorité au début de l’épidémie. Mais, avec un peu de chance, peut-être y subsisterait-il du matériel oublié… puisqu’ils se trouvaient à deux pas du baraquement, il aurait été dommage de ne pas en avoir le coeur net.

Après s’être assurés que la Jeep était parfaitement dissimulée, Emilie et Valérian se mirent en marche. Ils se trouvaient en marge d’Olympia, dans la petite ville de Delphi. La route qu’ils suivirent jusqu’à la caserne était étreinte de sapins vertigineusement grands. Avec le temps, leurs épines avaient formé un épais tapis au sol qui craquait sous leurs pas. Les arbres projetaient sur la route de longues ombres filiformes indiquant que l’après-midi était déjà bien avancé...

Le duo atteignit finalement la petite caserne. Rencognée dans la forêt, sa toiture était couverte d’un amoncellement de branchages et de feuilles mortes. On distinguait encore sur sa façade les lettres réalisées en peinture rouge indiquant « Black Lake Fire Dept. » Après avoir écrasé sa cigarette, Valérian jeta un coup d’oeil à sa complice. « Restons vigilants. » préconisa-t-il inutilement. « Je vais entrer en premier. Ne me lâche pas d’une semelle. » En compagnie d’Emilie, il adoptait toujours un comportement excessivement protecteur, presque paternel ; comme si elle avait été une poupée de porcelaine qu’il fallait préserver à tout prix de la brutalité du monde extérieur. Il avait conscience, en son for intérieur, des capacités de la jeune femme, mais il lui témoignait malgré tout la grande prévenance qu’il avait autrefois réservée à Sasha. Par certains aspects, Emilie lui rappelait en effet beaucoup sa défunte amie.

Son revolver en main, Valérian poussa d’un léger coup d’épaule le battant de la porte. Elle s’ouvrit avec un grincement sinistre ; et, à pas prudents, il pénétra dans la caserne où régnait une étrange aura d’immobilité. Une épaisse couche de poussière recouvrait les meubles qui semblaient avoir été abandonnés en l’état depuis les prémisses de l’épidémie. Le duo progressa en silence, inspectant minutieusement les lieux, jusqu’à ce que le grec ne passe devant la porte ouverte d’un petit bureau. À ce moment-là, il se raidit brusquement : « diáole tóte! » maugréa-t-il en braquant vivement son arme en direction de l’homme étendu sur le divan. « Ne bouge pas ! » L’injonction était superflue et il s’en rendit rapidement compte : en plus d’être d’une pâleur cadavérique, l’homme n’eut pas la moindre réaction. Il ne réagit pas plus lorsque Valérian entra prudemment dans la pièce, son arme devant lui, et le jaugea d’un air critique - comme on constate une vilaine tache sur un sofa. « On dirait bien qu’il est mort. » observa-t-il d’un ton indifférent. « Et si ce n'est pas le cas, nous devions abréger ses souffrances. (il marqua une brève pause et ajouta) Vérifie qu'il n'est pas armé pendant que je le garde en joue. »


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Re: the blackest day

Mar 28 Nov 2023 - 21:39

Tu ne crois pas qu'il y a dans ce monde déjà bien assez de choses qui nous tuent ? Inutile d'en rajouter, lui lance t-elle en le regardant allumer sa cigarette et en tirer une bouffée, comme si c'était de l'air pur que le grec insuffla dans ses poumons. Elle n'aime pas le voir fumer, c'est une certitude, mais elle ne peut rien faire de plus que le sermonner de temps en temps. Elle le sait, si elle lui enlève ce plaisir là, c'est certain, il finira pas la haïr totalement.

Elle rassemble ses affaires, acquiesçant d'un signe de tête à la proposition de son ami. Pourquoi pas, après tout, les gens ne savent pas forcément regarder au bon endroit. Parfois, certaines personnes, dans la précipitation ou à cause de leur simple ignorance, passaient à côté de choses parfois très utiles.

Rapidement les deux amis se mettent en route. L'ancienne sage-femme traine un peu des pieds, elle n'est pas spécialement fatiguée, mais elle ne se sent pas au meilleur de sa forme. Pas depuis deux trois semaines déjà. Elle pense qu'elle couve, elle aussi, une maladie que les petits auraient attrapés. Ils arrivent finalement à la caserne après quelques minutes et comme toujours, Émilie se veut obéissante envers son leader. Elle à toute confiance en lui et elle sait qu'il fera ce qu'il faut si le besoin s'en faisait ressentir. Aussi, se contente-t-elle de rester derrière lui, son poignard dans la main. Tu me connais Val, j'te quitte pas lui lance-t-elle avec un petit sourire, comme pour le rassurer, ou se rassurer elle-même peut-être aussi un peu. S'il y a bien quelque chose dont elle n'a jamais douté, c'était d'être en sécurité auprès de sa famille. Tous la protégeait comme si elle était d'une fragilité palpable. Ce qui n'était pas totalement faux, mais si la blonde avait du mal à se défendre physiquement, elle était, au contraire, mentalement très résiliente.

Elle se figea alors que Valérian venait de trouver ce qui semblait être un homme. Dans un piteux état, c'était une certitude. Elle regarda son chef et se dirigea prudemment vers le corps inerte de l'homme. Elle s'approcha, observa attentivement la blessure à son bras. Ça ne ressemble pas à une morsure, mais ... C'est pas beau à voir. Elle se rapproche encore un peu, discrètement. Elle pose délicatement sa main au niveau de son cou. Il respire encore ! qu'elle s'exclame aussi bas que possible, posant son regard turquoise sur le grec. Elle avise le visage de l'homme, il est aussi pâle que ses fesses en hiver. Avisant qu'il ne semble pas bouger plus que cela, elle commence à le fouiller pour essayer de le désarmer. Même à moitié mort, il fallait se méfier de tout le monde ici.





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Re: the blackest day

Sam 2 Déc 2023 - 12:27

Un grincement le tire à peine de sa torpeur, l’effleurant sans le faire sursauter, et il a toutes les difficultés du monde à entrouvrir les yeux. Impossible de dire s’il se rendormit ou pas, toujours est-il que la voix qui le tire à nouveau de l’inconscience lui est inconnue, même s’il comprend sa langue. Il y a si longtemps qu’il n’a plus entendu de grec qu’il en aurait presque envie de pleurer. Surtout, il s’imagine reconnaître la voix de son père, venu le chercher pour l’emmener vers un quelconque paradis. Il lui semble même déjà entrapercevoir la lumière caractéristique. Matthias est incapable d’articuler une réponse cohérente, et il se contente de grogner quand une main fraîche effleure son cou, après qu’une voix féminine se soit élevée pour commenter son état. Fýge* marmonne-t-il faiblement, essayant d’échapper à la main qui le fouille. Il entend les munitions cliqueter contre les doigts qui s’agitent dans la poche de son manteau, avant d’en être extirpées. Un nouveau grommèlement, protestation qui ne signifie rien. Il n’a pas la force de se défendre, de toute façon.

Péniblement, il tente d’ouvrir les yeux, très vite aveuglé par le peu de lumière qui filtre dans la pièce. Deux silhouettes se découpent dans l’encadrement de la porte, qu’il associe lentement aux voix qui ont résonné. Un homme et une femme, dont il distingue mal les traits. La lumière l’empêche de voir correctement, et ils sont comme entourés d’un halo, qui les plongent dans l’ombre. Cara ? Rico ?... c’est vous ? Sa voix porte à peine, et il n’est même pas certain de s’être entendu lui-même. S’agitant un peu sur le sofa, tentant laborieusement de se relever, Matthias manque surtout de s’écraser au sol. En piteux état, il n’est plus bon qu’à abattre, comme un animal condamné à mort. Pas mordu… tombé… couteau… tente-t-il d’expliquer, avant de grogner une nouvelle fois sous un assaut de son mal de crâne. La fièvre le dévore tout entier, et le tire de plus en plus vers l’inconscience. Il y a des jours qu’il n’a rien pu avaler, ni eau ni nourriture, trop faible pour faire ce seul effort. Il ignore même s’il espère vraiment être sauvé, ou s’il préfère être soulagé de ses souffrances.

* Va t’en.






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Matthias Karakostas
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Re: the blackest day

Mar 12 Déc 2023 - 21:12

Une vibrante appréhension raidissait les muscles de Valérian tandis qu’il pointait son arme en direction de l’homme étendu sur le divan. Sur le qui-vive, le flux de ses pensées cristallisé par une intense concentration, il se tenait prêt à réagir au moindre de ses gestes. Ses yeux s’arrondirent cependant, surpris, lorsqu’il l’entendit marmonner dans une langue qui lui était familière. « Qu’avez-vous dit… ? » Saisi de stupeur, il baissa subrepticement son arme. Le grec n’en croyait pas ses oreilles : à l’exception d’Elena avec qui il avait eu l’habitude de converser dans sa langue natale, il n’avait pas entendu parler grec depuis des années. Ses sens lui jouaient-ils un tour ? C’était fort probable. Les chances pour qu’ils découvrent l’un de ses compatriotes dans un lieu aussi reculé de l’État de Washington étaient infiniment minces - pour ne pas dire inexistantes.

Interdit, Valérian se renfrogna : secouant la tête, il écarta cette idée saugrenue pour se concentrer de nouveau sur l’examen que faisait Emilie de l’inconnu. Après récupéré dans ses proches une poignée de munitions et une arme à feu, la jeune femme s’étonna du fait qu’il soit encore en vie.

« C’est surprenant, en effet. » acquiesça le grec d’un air sombre. « Cela dit, j’ai connu des cadavres plus présentables. Il n’en a plus pour longtemps : l’infection a dû se répandre dans son organisme. Nous ferions preuve de clémence en abrégeant ses souffrances. » Il s’exprimait d’un ton froid, détaché, repoussant au plus profond de lui-même de potentiels scrupules ; comme si la mise à mort de cet inconnu ne l’affectait pas le moins du monde. Valérian avait pris l’habitude, au cours de ces dernières années, de résoudre au silence ses émotions, les enterrant si profondément qu’elles en devenaient inaccessibles ; si bien qu’il n’aurait su déterminer, en cet instant, si cette indifférence était feinte ou réelle. Peut-être cette insensibilité avait-elle été pleinement assimilée par son organisme au point d’en faire partie intégrante - comme une pierre s’intègre à une inexpugnable fortification.    

Les yeux de l’homme s’entrouvrirent tout à coup. Enfiévrés, vitreux, ils papillonnèrent puis s’arrêtèrent péniblement sur ses deux visiteurs : il fallut quelques secondes pour qu’un vague éclat de compréhension ne les traverse. Avec un grognement, il tenta alors faiblement de se redresser en s’appuyant sur ses coudes. En vain. « Doucement. » l’avertit Valérian en posant précautionneusement une main sur son épaule pour le contraindre à rester immobile. « Vous n’êtes pas en état de tenter quoi que ce soit. Vous devriez économiser vos forces : le moindre effort pourrait vous tuer. » l’homme semblait être relié à l’état de conscience par un fil qui menaçait de se rompre à tout instant, le projetant de nouveau dans des abysses insondables dont il n’émergerait peut-être pas. Cette idée émouvait à peine le grec : en vérité, il s’inquiétait plutôt de ce que l'inconnu avait balbutié.  « Qui sont Cara et Rico ? » demanda-t-il rapidement, les sourcils froncés, en lançant un regard en biais à Emilie. « Attendez-vous de la visite ? » Cet homme n’était-il pas seul ? Avait-il des complices qui risquaient de revenir à tout instant ? Cette idée raviva de nouveau l’inquiétude du grec, l’alimentant comme un morceau de charbon jeté dans les flammes crépitantes d’un incendie.  

Un doute persistait néanmoins dans l’esprit de Valérian. Il aurait aimé l’écarter, prétendre ne pas y attacher d’importance : pourtant, la possibilité que cet inconnu fut l’un de ses compatriotes faisait naître en lui une intarissable curiosité. Les lèvres pincées, il céda finalement aux interrogations qui le turlupinaient et demanda : « poios eísai* ? »

*Qui êtes-vous ?


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Re: the blackest day

Mar 13 Fév 2024 - 17:59



Valérian avait parfaitement raison, il fallait être prudente. Même si Émilie était de celles qui laissaient la possibilité à tout le monde une seconde chance. Dans cette situation, cela ne changeait pas et si cela ne tenait qu’à elle, elle ferait tout pour le soigner. Pour autant, elle avait aussi appris que se fier aux premiers inconnus n’était de loin pas la meilleure des idées. Mais on ne la changerait pas. Si les dernières années de survie ne l'avaient pas changé, la situation actuelle non plus. Elle pose ses yeux sur Valérian, puis sur l’homme en piteux état à tour de rôle. Que doit-elle faire ?

C’est finalement l’inconnu qui répondra à la question, lorsqu’il lui indique qu’il n’a effectivement pas été mordu mais blessé par la lame d’un couteau. Pour autant, elle le voit bien, sa blessure l’a peut être déjà condamné. Les infections étaient un fléau bien pire que ce que l’on pensait. Mais l’amie de la blonde est là, et veille sur elle si le possible condamné venait à tenter quoi que ce soit. Alors elle se décide finalement. Je ne peux pas le laisser sans rien faire Val, tu me connais lui annonce t-elle en le regardant dans les yeux. Je … Je dois au moins essayer quelque chose. Son chef la connaît par cœur, autant qu’elle le connaît. Leur lien était devenu indéfectible depuis le temps qu’ils partageaient leurs vies. Elle donnerait sans hésiter la sienne pour le sauver s’il le fallait et il la suivrait, même si elle ne prenait pas toujours les bonnes décisions. Évidemment, il ne l’admetterait surement jamais, mais il veillait sur les siens, prêt à tout pour les protéger. C’était en tout cas ce qu’elle pensait de lui.

Vous feriez mieux de l’écouter indique-t-elle alors délicatement à l’homme blafard. Je m’y connais un peu en médecine, je vais essayer de vous aider comme je peux d’accord ? Mais à la moindre tentative stupide de votre part, lui n’hésitera pas à mettre un terme à votre vie alors … Ne soyez pas stupide. Elle ne savait pas trop s’il était en état de la comprendre, mais il parlait, même si cela ressemblait plus à des chuchotements qu’autre chose alors elle espérait qu’il l'entendrait aussi.

Elle sort son petit kit de premier soin en grimaçant. Elle n’ira pas loin avec ce qu’elle avait dedans, mais ce serait toujours bien mieux que rien. Elle désinfecte la blessure en prenant soin d’être la plus délicate possible et pose ses yeux sur son ami. Il … Il parle grec comme toi ? Elle ne comprenait pas la langue de Valérian, mais elle l’avait déjà entendu jurer dans sa langue natale et cela y ressemblait fortement. Puis elle ajoute, j’espère qu’il n’attend personne, sinon … On est mal. Car si lui ne semblait être une menace, les deux personnes qu’il avait appelé dans son demi sommeil pouvaient être dangereuses et l’utiliser comme appât. Horrible comme idée mais malheureusement pas impossible. Peut être qu’il délire juste. Il a beaucoup de fièvre qu’elle ajoute finalement, comme pour se rassurer elle-même.




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Re: the blackest day

Ven 1 Mar 2024 - 17:19

Inconscient de l’émoi qu’il provoque, Matthias oscille entre éveil et perte de connaissance momentanée. Des bribes entières de conversation lui échappe, alors qu’il a le sentiment de glisser lentement dans le sommeil. Il n’est pas tout à fait sûr que les deux silhouettes parlent de lui, mais si c’est le cas, le tableau qu’ils brossent n’est pas réjouissant. Il n’est pas exactement sûr non plus qu’il s’agisse vraiment de Rico et Cara. Les voix ne ressemblent pas à son souvenir, mais encore une fois, la fièvre le ravage tellement que sa mémoire vogue doucement à la dérive. Faiblement, il appelle les Constantine, espérant qu’ils ont tenu parole et sont revenus le chercher. Quand il se redresse, une main le repousse gentiment, tandis qu’une autre remonte sa manche et s’active autour de sa plaie. Les doigts frais sont comme un baume sur sa peau brûlante et il pousse un petit soupir de soulagement. Depuis des jours, le grec a l’impression d’être une grenouille jetée dans une casserole dont l’eau chauffe progressivement. Il est maintenant parvenu au point d’ébullition et a le sentiment d’être sur le point d’exploser en gros bouillons.

La voix féminine lui enjoint d’écouter les ordres que son comparse lui donne, tandis que la voix masculine l’interroge. Des voyageurs… Une quinte de toux déchire sa gorge parcheminée par la déshydratation, fait exploser ses côtes. Il lui faut un moment pour reprendre son souffle et sa voix. On a… fait… route en-ensemble… Le débit est lent, laborieux. Il butte sur les mots, se reprend avant de continuer. qu-quelques j… jours… Ils… d-d-dev-devaient rev’nir… avec… doc’… Mais depuis combien de temps sont-ils partis ? Ont-ils vraiment eu l’intention de revenir ? Matthias n’aura probablement jamais la réponse à ces questions, et maintenant, si les deux inconnus ne lui viennent pas en aide, il va crever ici, sur ce plancher poussiéreux. Au fond, cela sera peut-être une délivrance. Il souffre tellement, aussi bien dans sa chair que dans son esprit. La mort de sa famille a achevé l’œuvre commencée à Portland. Son corps semble pourtant d’un avis différent et émet un gargouillis évocateur : il y a des jours qu’il n’a ni mangé ni bu, et sa carcasse proteste.

Puis vient une question qu’il n’attendait pas, ou du moins, pas dans cette langue. Surpris, il réouvre les yeux et fixe l’homme qui a prononcé ces mots. Ravalant sa salive pour hydrater un peu sa gorge, il s’efforce d’attraper le regard de l’inconnu. Matthaios… Karakostas… Kai esý* ? Il ignore si la femme parle également grec, n’ayant pas entendu sa question à l’homme. La possibilité d’un compatriote le fait se raccrocher aux branches, l’espace d’un court instant, et il tente une nouvelle fois de se redresser, avant de sentir ses forces l’abandonner et un voile gris couvrir ses yeux. Il n’est pas encore inconscient, mais n’est plus si loin de l’Hadès.

*Et toi/vous ?






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Matthias Karakostas
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Re: the blackest day

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