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Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 16:55


Kathleen Liliana Reed  -  Kali
24 ans • Américaine • Youtubeuse • Traveller

Nosce te ipsum

Kathleen est une jeune fille qu'il est assez difficile de suivre. Toujours emplie d'une énergie folle, on se demande parfois où elle va la chercher. Ses parents auraient souhaité qu'elle soit munie d'un bouton 'off', mais il semblerait, pour leur plus grand désarrois, qu'elle fonctionne à l’énergie nucléaire ! Vous l'aurez compris, elle ne s'arrête jamais, même quand elle n'en peut plus.
Allant de paire avec son intarissable vigueur, la jeune demoiselle est une bavarde invétérée. Une fois lancée elle ne s'arrête plus. Vous voulez en placer une ? Attendez qu'elle reprenne son souffle. S'exprimant à une vitesse folle, elle n'en garde pas moins une parfaite élocution. Du fait qu'elle ne tienne pas en place, il est évident qu'elle est vraiment tout sauf patiente. Si vous n'allez pas assez vite à son goût elle vous le fera clairement savoir.

Presque toujours de bonne humeur, elle est de ceux qui préfèrent trouver des solutions plutôt que de se lamenter bêtement sur leur sort. Si elle a un problème, elle le réglera, avec le sourire si possible. Oui... si possible... parce que s'il s'agit du genre de problème qui a tendance à réveiller le Cerbère qui sommeil en elle, vous pouvez l'oublier ce charmant sourire. Très irascible, il n'en faut pas beaucoup pour réussir à la mettre en colère et à ces moments là, mieux vaut ne pas être la source de son humeur, ni même se trouver sur son passage. Un no man's land est un lieu bien plus sûr en comparaison. Un de ses amis a littéralement mangé une manette une fois... si si … il y a encore la marque de ses dents qui l'atteste ! Violente dites-vous ? D'ordinaire ce sont plutôt ses propos qui le deviennent mais occasionnellement, il est vrai qu'elle peut en arriver aux mains.

Incapable de rester sérieuse, son entourage la qualifie souvent de grosse gamine. Elle préfère dire qu'elle sait faire feu de tout bois et trouve toujours une façon de prendre les choses à la rigolade. Cela dit, il faut bien reconnaître qu'elle manque totalement de maturité, tant par le fait qu'elle voit la vie comme un gigantesque jeu un peu barbare, que par le fait qu'elle réagit souvent comme une salle gosse gâtée. Mais elle a néanmoins conscience des dangers qui l'entourent et sait réagir en conséquence lorsqu'il le faut.

Jamais sérieuse, sauf lorsqu'elle est en colère, elle passe le plus clair de son temps à plaisanter et à taquiner son entourage. Elle aime faire des farces, du moment qu'elle n'en est pas le dindon bien entendu. Capable de rire aux éclats au point de s'en briser la voix, sa jovialité fait souvent chaud au cœur et on oublie vite ses petits défauts (si si, petits défaut, elle insiste là dessus). Il en va de même pour son excentricité. Quand elle fait quelque chose, ce n'est pas à moitié mais toujours dans l'excès au point qu'un après midi shopping entre filles se termine souvent en un véritable défilé de mode. Où qu'elle passe on est obligé de la remarquer. D'ailleurs elle adore être sous les feux de la rampe.

Notre jeune demoiselle est également quelqu'un de très persévérant. Si une difficulté entrave son chemin, elle s'acharnera jusqu'à atteindre son objectif. Et cela ne vaut pas que pour les jeux vidéos dont elle est si friande. Lorsqu'elle a une idée en tête, elle ne l'a pas ailleurs et elle fera preuve d'une détermination à toute épreuve pour obtenir ce qu'elle veut (preuve en est de son tatouage...). D'une curiosité inégalable, si elle ne comprend pas quelque chose, elle fera tout pour obtenir la réponse à sa question. Très cultivée, elle a été élevée dans un cadre assez soutenu et a développé son esprit critique et sa curiosité n'a fait que s'exacerber avec le temps.

Pour finir, abordons un point assez sombre de sa personnalité. Kathleen n'est pas quelqu'un d'irréprochable, loin de là. Surtout si l'on considère le fait qu'elle fera toujours passer sa propre personne avant les autres. À ce niveau, on ne peut même pas vraiment parler d'égoïsme, cela va bien au delà de ça. Elle est tout simplement sans aucun scrupule. Si elle croise un autre vagabond en détresse et qu'elle juge que ce serait trop risqué de lui venir en aide, elle le laissera crever la bouche ouverte plutôt que de risquer sa seule et unique vie. Et si elle doit tuer de sang froid pour pouvoir manger, elle le fera. Et il ne s'en suivra aucun remord puisque de son point de vue, ce n'est qu'un jeu. Et à ce jeu, c'est marche ou crève. Alors elle ne marche pas, elle court.



Look at me baby ! I'm so pretty !

Plutôt fine, et pas vraiment très grande (1m55 à tout casser), elle cache néanmoins des ressources insoupçonnées. Si elle n'était pas très adepte de la musculation avant l'apocalypse, elle s'est largement rattrapée depuis, arborant désormais des muscles qui n'altèrent en rien sa féminité. Très souple et endurante, elle a sut acquérir la sagacité de certains de ses personnages de jeu vidéo préférés.
Assez ronde de visage, elle coiffe généralement sa belle tignasse brune un peu n'importe comment. La plupart du temps ramenés en arrières et surélevés à la va vite par une pince, il lui arrive de ne pas se coiffer du tout. Elle possède des yeux noisettes qui foudroient le monde qui l'entoure avec une intensité qui peut faire froid dans le dos.

Toujours vêtue d'une façon peu conventionnelle, elle ne supporte pas de faire comme tout le monde. Si la mode dit que c'est cool de porter du rouge, alors elle mettra du bleu. Souvent affublée de tee-shirts trop grands pour elle, elle collectionne ceux qui arborent des motifs de chatons et ceux à l’effigie de ses personnages de jeu préférés. Un bandana autour du cou, une cravate aussi pourquoi pas, un nœud papillon dans les cheveux ou encore des lunettes de soleil en forme de bonbons, tout est bon pour se démarquer. Mais encore faut-il que ça lui plaise. Parce que jamais il ne lui viendrait à l'esprit de porter quelque chose pour laquelle elle n'aurait pas craqué.

Lorsqu'elle a enfin atteint sa majorité, elle a largement défié l'autorité de ses parents en se faisant faire entre les omoplates, presque à la base du cou, un tatouage représentant un papillon de nuit sous lequel une citation latine, Carpe Diem, apparaît dans un style d'écriture quelque peu monacal.

Ready for the game

« C'est juste un jeu... rien qu'un jeu... c'est un jeu... oui c'est un jeu... tout ça c'est qu'un jeu... »

Assis dans le coin de la pièce, les genoux ramenés sur sa poitrine et enserrés de ses bras, Kathleen se balançait frénétiquement d'avant en arrière, répétant inlassablement, telle une prière, les mêmes mots en une boucle qui semblait n'avoir ni fin ni sens. Les yeux clos, tellement serrés que des larmes venaient creuser des sillons humides sur ses joues, des images toutes plus horribles les unes que les autres défilaient sous ses paupières en des flashs désordonnés. Rien de tout ça ne pouvait être réel. N'est-ce pas ? C'était forcement un nouveau jeu. Un jeu sordide et d'une violence à couper le souffle. Mais elle en avait déjà surmonté de pires que ça ! C'était forcement un jeu. Parce que si ce n'en était pas un, alors elle perdrait la raison...

Sous ses paupières, les sombres images étaient parfois remplacées par de lointains souvenirs. Des souvenirs d'une existence révolue. Alors qu'autour d'elle la folie et le chaos jouaient une pièce de théâtre lugubre, elle se laissait envahir par la douceur d'une berceuse...

***
**
*

« Encore maman ! Chante encore s'il te plaît ! »
Dans le salon à la décoration relativement modeste, la mère de Kathleen était installée sur le canapé au cuir usé, sa fille chérie sur les genoux. Lui brossant doucement les cheveux, elle venait de terminer de fredonner un air qu'elle avait dans la tête. Toujours très joyeuse, il semblait que sa fille avait hérité de ce trait de caractère, avec un rien d'excitation en plus. Incapable de laisser reposer ses jambes, la petite les laissait se balancer, prenant bien soin de ne pas heurter les jambes de sa mère au passage. De ses petites mains, elle battait une mesure imaginaire sur ses cuisses et lorsque sa mère donna un dernier coup de brosse et annonça gaiement :
« Terminé ! Désolée mon chaton, mais j'ai énormément de choses à faire aujourd'hui. Mais si tu m'aides ça ira plus vite et avec un peu de chance on aura peut-être le temps de faire des cookies ! »
« Oh Oui !!!!! » S'exclama la fillette en sautant avec empressement des genoux de sa mère.

Alicia Reed, la mère de Kathleen, était une jeune femme pleine de ressources. Journaliste acharnée, sa fille avait, sans aucun doute possible, hérité de sa persévérance et de sa détermination. Pas tellement intéressée par le métier de journaliste en soi, Kathleen était toutefois très attirée par l'objectif et dès son plus jeune âge, elle avait réussi à obtenir pour son anniversaire une caméra rien que pour elle. C'était un petit modèle sans grande prétention mais elle avait passé des heures et des heures à faire la star devant, se filmant en train de jouer à la dînette, ou en train d'imiter sa mère lors de l'interview exclusive de sa poupée Cynthia qui venait de trouver le grand amour aux bras de Eliott, une peluche à l'effigie d'une marmotte.

« Dis moi ce que tu veux que je fasse ! Je serais à la hauteur de la mission mon capitaine ! »
Elle avait porté sa main en visière au niveau de son front, imitant un salut militaire. À sept ans déjà elle était une petite fille espiègle et pleine de malice. Riant un peu puis se prêtant au jeu de sa fille, Alicia mit à son tour sa main en visière, claquant des talons en une pose théâtrale.
« Nous avons besoin de vous dans votre chambre soldat ! Le rangement des locaux doit être impeccable et pas un grain de poussière ne doit plus subsister ! »
Fronçant un peu les sourcils, Kathleen regarda sa mère avec interrogation.
« Ça veut dire quoi subister ? »
Éclatant de rire, sa mère ne s'était pas rendue compte qu'elle employait des mots compliqués. Elle n'avait jamais parlé à sa fille comme à une enfant. Enfin pas vraiment. Elle utilisait toujours un vocabulaire assez soutenu et elle s'en félicitait puisque, un enfant imitant toujours ses aînés, Kathleen avait prit le pli et parlait relativement de la même façon. Avec un petit côté gamin en prime.
« Subsister, pas subister. Ça veut dire qu'il ne doit pas en rester la moindre trace. »

Répétant le mot plusieurs fois dans sa tête et un peu à voix basse pour le retenir, elle se rendit compte qu'elle était en train de se faire gentiment avoir.
« Eh ! On avait dit que je pouvais laisser mon jeu jusqu'à demain ! On ne revient pas sur une parole donnée ! Sinon ça veut dire qu'on n'est pas une personne digne de confiance. »
Croisant les bras ridiculement haut sur sa poitrine, elle fit une moue exagérée signifiant qu'elle n'avait pas l'intention de se laisser faire comme ça. D'autant qu'il lui avait fallu une bonne heure pour installer le décor dans lequel elle avait installé ses petites poupées.
Soupirant, à la fois d'agacement et de fierté, elle sourit à son petit trésor.
« Pourquoi faut-il que tu retiennes toujours tout ce que je te dis ? Bon, très bien. C'est d'accord soldat. Mais à la place tu vas emmener Tobby en promenade. »

Tobby était un vieux golden retriever de 12 ans et sur le dos duquel Kathleen s'amusait à faire le cheval lorsqu'elle était plus petite. Aujourd'hui, la pauvre bête peinait à se déplacer et pour couronner le tout, le vétérinaire affirmait qu'il était presque complètement aveugle, ne voyant certainement plus que quelques formes et quelques ombres pour se diriger. Mais il restait un animal doux et câlin, remuant frénétiquement la queue dès qu'il entendait la voix haut perchée et d'une rapidité affolante de la fillette.
Heureuse de pouvoir échapper à une séance de ménage, ce qu'elle détestait par dessus tout et sa mère le savait bien, la petite sautilla d'excitation et se précipita sur sa mère pour lui déposer un baiser bruyant sur la joue. Sa mère dû se baisser pour le recevoir et aussitôt la gamine fila chercher la laisse et le collier du chien. Lorsqu'il entendit les cliquetis métalliques du fermoir de la laisse, le vieux chien se releva avec lenteur de la couverture qui lui servait de panier et il se dandina en frétillant de la queue jusqu'à la porte d'entrée où Kathleen l'attendait déjà en sautillant d'impatience.
« Allez mon gros ! » l'encouragea la petite.

Une fois dehors, elle se dirigea directement vers le petit parc qui se trouvait non loin de chez elle et où elle retrouverait certainement un de ses amis. Comme ça, elle détacherait Tobby et pendant qu'il se promènerait tout seul, elle pourrait jouer aux gendarmes et aux voleurs, ou bien à cache cache, c'était bien aussi. Encore que... à ce jeu, elle perdait souvent car si on ne la trouvait pas rapidement elle finissait par sortir de sa cachette, incapable d'attendre plus longtemps qu'on ne la trouve et trop pressée de passer à un autre jeu.
Mais une fois au parc, elle ne trouva personne qu'elle connaisse et elle dû se résigner à rester seule avec le chien. Elle regretta de ne pas avoir emporté sa camera. Elle aurait put faire une petite scène en plein air avec Tobby. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé ? Furieuse contre elle-même, elle donna un violent coup de pied dans un caillou, puis dans un autre. Chaque pierre de l'allée un peu plus grosse que les autres recevait un coup pas vraiment mérité et bientôt cela se transforma en un jeu de foot dont le but était de réussir à toucher un tronc d'arbre avec chaque pierre lancée. Sa colère oubliée, elle s'amusa ainsi toute seule jusqu'au moment où Tobby manifesta l'envie de rentrer.

De son côté, sa mère passa l'après midi à rédiger son prochain article avec toute la passion dont elle était capable. Elle aimait à ce point son travail que même un dimanche elle planchait dessus. C'était une chose qui avait le don d’énerver son mari qui préférait aller passer le week-end avec ses amis autour d'une bonne bière et d'un match de base-ball. Mais Alicia n'en avait cure. Elle savait qu'il l'aimait en grande partie à cause de cette passion qu'elle avait pour le journalisme. Ils s'étaient d'ailleurs rencontrés dans le cadre de leur travail. À cette époque, il n'était que simple pigiste pour le journal dans lequel travaillait déjà Alicia à temps plein. Il venait apporter des clichés pour arrondir ses fins de mois et travaillait en plus de ça comme serveur dans un restaurant du coin. Il était tombé sous son charme et avait fini par oser l'inviter à sortir prendre un verre. De fil en aiguille, ils avaient fini par se marier puis à fonder une famille. Ayant totalement abandonné la photo, il travaillait toujours dans le même restaurant, à la différence prêt qu'il était monté en grade et était à présent à la tête de l'équipe de service.

De ce fait, Kathleen aura put bénéficier d'une enfance aisée et emplie d'amour. Ce qui ne lui aura pas rendu le caractère plus docile...

*
**
***

Dans le bâtiment, un cri retenti plus fort que les autres, suivit par un violent claquement de porte. Sursautant violemment, Kathleen lâcha ses genoux pour porter ses mains à ses oreilles, continuant de se balancer d'avant en arrière en psalmodiant son mantra les yeux clos. Son souvenir s'était évanoui telle une bulle de savon qui éclate au contact d'une pointe. Elle ne voulait pas jouer à ce jeu là. Celui d'avant était très bien. Avec sa famille, ses amis, ses jeux vidéos, ses fans... Et son petit frère ! Bon sang, non pas son petit frère ! Essayant de fermer encore un peu plus fort les yeux, bien que ça soit impossible, elle essaya de se concentrer sur le visage de son petit frère...

***
**
*

« Et c'est partie pour le dernier round ! »

Pour son dixième anniversaire, enfin presque, les parents de Kathleen lui avaient fait un merveilleux cadeau. Elle n'était plus fille unique et avait à présent un petit frère. Elle ne fut jamais jalouse comme bien des enfants le deviennent, bien au contraire. Elle se sentait investie d'une mission, celle de veiller sur lui et de l'aimer comme une sœur se doit d'aimer son frère. Et on peut dire qu'elle remplit cette mission à merveille depuis lors.

Le petit garçon avait alors 7 ans. Kathleen qui en avait donc 17 s'était mise en tête de le réquisitionner pour l'une de ses vidéos. Depuis sa plus tendre enfance, elle n'avait fait que s'entêter dans cette voie, enchaînant cliché sur cliché, scénario sur scénario et aujourd'hui, elle avait l'intention de faire une vidéo avec son petit frère adoré.
Petit à petit, elle avait fini par entremêler ses deux passions ; la caméra, et les jeux vidéos. Les technologies devenant toujours de plus en plus présentes et performantes, elle s'était rapidement fait une place dans le monde des youtubeurs. Avec son excentricité, ses speechs endiablés et sa jovialité naturelle, elle avait déjà charmé des milliers d'auditeurs et avait même commencé à pouvoir mettre de l'argent de côté grâce à ça. Ses parents n'avaient rien contre le fait qu'elle s'affiche ainsi du moment qu'elle continuait de se concentrer sur ses études. D'autant qu'avec sa célébrité montante, et ses revenus relativement constants, elle serait même sans doute capable de se payer elle-même une grande école. Ce que ses parents ne comprenaient pas, et qu'elle s'était bien gardé de leur dire, c'était qu'elle n'avait nullement l'intention de poursuivre de grandes études. Ce qu'elle aimait, c'était la scène. Elle aimait se retrouver sous les projecteurs et son plus grand rêve serait de carrément se retrouver à faire des films ! Mais bon, ça restait un rêve et elle se contentait de jouir de son public d'internautes.

Assis sur le canapé dans la chambre de sa sœur, Timothy était aux anges. Il adorait par dessus tout que sa sœur le mette à contribution dans ses vidéos et il s'appliquait toujours à faire au mieux pour qu'elle soit fière de lui. Petit garçon calme et patient, il était en bien des points le parfait opposé de sa sœur. Il était la définition même de la gentillesse et, contrairement à Kathleen, il ne s’énervait jamais. Absolument jamais ! Ses parents n'avaient pas souvenir de l'avoir jamais vu se mettre à pleurer pour faire une colère, même lorsqu'il était tout petit. Il prenait les choses comme elles venaient, voilà tout.
Et aujourd'hui, alors qu'il avait dans les mains la manette blanche de la x-box de sa sœur, il souriait alors qu'elle était en train de lui mettre la pâtée sur Halo, un jeu de tir mettant en scène des guerriers assez futuristes qui se battaient contre des aliens. Il n'aimait pas particulièrement ce jeu mais, étant l'un des préférés de sa sœur, il y jouait de bon cœur.

« Cette fois-ci c'est moi qui gagne ! » affirma t-il alors qu'il voyait une belle ouverture se profiler.
« Tu as déjà dis ça tout à l'heure et j'ai écrasé ton personnage comme on écrase une araignée sous sa chaussure ! »
Très concentrée, Kali, ainsi qu'elle se faisait appeler sur sa chaîne, était en tailleur sur le canapé, le bout de sa langue dépassant un peu de ses lèvres alors qu'elle martelait les boutons de sa propre manette.
« Méfies-toi, la relança son frère, les araignées sa peut piquer ! »
Amusée par sa petite pique, Kali releva la tête et dirigea son regard vers la caméra. Affichant un air faussement outrée, elle s'adressa à ses internautes :
« Les amis, foi de Kali, si je perds ce match, je jure de laisser Tim choisir le prochain let's play. »

Elle fit un petit clin d’œil à l'objectif puis se reconcentra sur l'écran de télé. De son côté, son frère, encore plus joyeux, se donna à fond pour le reste de la manche... qu'il remporta à quelques points prêts. Alors que l'écran de jeu tournoyait autour du cadavre du personnage de Kali, celle-ci, dépitée, s'adressa à la camera.
« Bon, chose promise chose due. Pour notre prochain let's play vous aurez la surprise, autant que moi, de découvrir le jeu qu'aura choisi Tim. J'espère que ce petit match inter fratrie vous aura plus, si c'est le cas n'hésitez pas à faire péter les pouces en l'air (elle appuya ses mots en levant ses pouces  en l'air, dirigés vers la caméra) et abonnez-vous à ma chaîne pour ne rien manquer si ce n'est pas encore fait. On se retrouve très vite pour une nouvelle vidéo, je ne vous dis pas laquelle, ce sera la surprise. D'ici là, portez-vous bien mes petites loutres, je vous dis à très bientôt. Bye bye ! »

Elle marqua le clap de fin avec ses mains pour savoir à quel moment couper au montage et elle se mit à chatouiller son petit frère pour se venger d'avoir perdu si prêt du but.
« Ouh ! Alors toi ! Tu vas morfler petite araignée ! »
Elle le noya sous les chatouilles et il se mit à hurler de rire en se dandinant entre les coussins du canapé. La caméra tournait toujours, elle ferait peut-être un montage bêtisier un de ces jours et cette scène pourrait en faire partie, pourquoi pas.

Le garçon finit par déclarer forfait et Kali se leva, riant encore à moitié, pour aller éteindre la caméra.
« Du coup, puisque tu as déclaré forfait, c'est moi qui choisi le prochain jeu. »
« Ah non ! T'as promis, tu peux pas te défiler ! » argua fièrement Timothy. « Pour ton prochain jeu tu devra faire une vidéo sur... » il prit quelques instants pour réfléchir puis son visage s'illumina de malice.
« Oh non... Non non non. Je n'aime pas du tout quand tu fais cette tête là. Vas-y, crache le morceau. À quoi tu penses ? »
Riant comme un petit fou, Tim savoura encore quelques instants l'air inquiet de sa sœur. Il se frotta les mains théâtralement et annonça avec un grand sérieux.
« Alors... pour ta prochaine vidéo, tu devras jouer à... tatatam (il imitait un tambour) … Dragon's lair. »
Sous le regard décomposé de sa sœur, il éclata de rire.
« Nan mais sérieusement. Tim. »
« Je suis sérieux. Tu joueras à Dragon's lair. »
Ce jeu était considéré comme l'un des plus difficiles. C'était un die and retry qui avait le don d’énerver même les joueurs les plus patients. Ce jeu mettait en scène un chevalier qui devait entrer dans un donjon, certainement pour sauver une princesse et tuer le boss de fin... Sauf qu'il se jouait exclusivement en QTE, le principe étant d'appuyer sur les bonnes touches au bon moment sans que celles-ci ne soient indiquées. Une seule erreur, et c'était retour au check point...
« Okay... une promesse est une promesse. » la mine grave, cachant un peu son agacement, Kathleen attrapa l'un des coussins du canapé et le balança à la tête de son frère qui n'eut pas le temps d'esquiver et se le reçu en plein dans le nez.
« Mais crois-moi tu vas le regretter petit monstre. »

Amusé, son frère savait qu'elle finirait sans doute par envoyer voler sa souris ou son clavier devant ce jeu. Ce n'était sans doute pas très gentil de sa part d'avoir choisi ce jeu en particulier, mais il n'avait pas put résister à l'envie de taquiner sa sœur. Et puis, elle ne s'était pas gênée pour le battre à plate couture et à de nombreuses reprises dans des jeux parfois trop complexes pour lui. C'était en somme une petite revanche personnelle.

*
**
***

De nouveaux cris retentirent... Cette fois-ci, elle ne pouvait plus faire semblant, ils étaient juste devant la porte de la pièce où elle s'était réfugiée pour échapper à sa mère... Non ! Elle refusait de repenser à sa mère !
Mais le souvenir de la pauvre Alicia, blafarde et les yeux éteints se jetant sur elle pour lui déchiqueter la gorge, s'imposa à son esprit. Repoussant cette image de toute ses forces, ce fut celle de son père qui s'imposa alors. Étendu sur le sol, les tripes à l'air et sa mère le nez plongé dans les intestins sanguinolents pour en extirper l'essence même. Qui avait bien put écrire un tel scénario ? Même dans les pires jeux d'horreur auxquels elle avait put jouer, jamais un protagoniste n'avait eut à subir ça. Ou peut-être bien que si mais elle ne s'en souvenait plus.
Pleurant de plus belle, elle laissa ses sanglots s'exprimer à vois haute. Elle ne voulait pas de tout ça ! Elle voulait retourner à sa vie d'avant. Sa vie tranquille dans laquelle elle avait une famille aimante, un publique survolté et une merveilleuse perspective d'avenir...

Alors qu'elle essayait de ne plus penser au présent, elle se plongea avec désespoir dans le premier souvenir réconfortant qui s'éveilla à son esprit.

***
**
*

« Kathleen ! Non c'est non ! »
« Mais mamaaaaan ! »
« J'ai dis non ! Un point c'est tout ! »

Étrange que ce fusse ce souvenir là qui lui revienne en cet instant …

Depuis le temps qu'elle rêvait de ce tatouage, et l'opportunité de se le faire faire se présentait à elle ! Mais comme toujours, sa mère se faisant la voix de la raison venait de lui casser son délire dans l’œuf. Le tatoueur faisait une promotion démentielle et avec l'argent mit de côté grâce à ses vidéos youtube, elle pouvait désormais se l'offrir sans trop puiser dans ses économies. Mais pour son plus grand désarroi, au moment d'y passer, le tatoueur, en bon professionnel, lui avait demandé son âge et sa carte d'identité...  'Désolé ma grande, si t'es pas majeure il faut qu'un de tes tuteurs remplissent ça'. Il lui avait tendu l'autorisation avec le sourire, elle l'avait accepté avec colère, sachant pertinemment que jamais ni sa mère ni son père n'accepteraient de le lui signer. Elle était sortie de la boutique comme une furie, faisant allégrement claquer la porte vitrée dans son sillage, se fichant bien qu'elle puisse se briser.
Une fois rentrée, elle avait songé imiter la signature de sa mère... mais lorsque celle-ci finirait par découvrir le tatouage, elle risquait d'être punie d'ordinateur pour un bon moment. Comment expliquer à ses fans qu'elle ne pouvait plus poster de vidéos parce qu'elle était punie ? C'était inconcevable. Elle s'était donc résolue à tenter de convaincre sa mère... sans succès.

« Tu es consciente que dès que je serais majeure, la première chose que je ferais après la fête se sera de retourner chez le tatoueur pour me le faire faire ? »
« Écoute, lorsque tu seras majeur, tu seras en toute logique une jeune femme responsable et apte à une réflexion mature. Ou peut-être pas mais je n'y pourrais pour ainsi dire plus rien. Quoi qu'il en soit, pour le moment tu n'as que 16 ans et je m'oppose farouchement à ce projet insensé ! »

Les poings serrés, Kathleen avait une tête à faire peur. Pour peu, en cet instant précis, on aurait put la prendre pour la déesse Kali dont elle avait prit le pseudonyme, furieuse et sur le point de tout détruire. Mais elle prit sur elle et ajouta sur un ton qui se voulait mesuré :
« Très bien... c'est toi qui remporte cette manche mais c'est moi qui gagnerais la finale ! »
Puis elle se retourna et fila vers les escaliers puis jusque dans sa chambre où elle claqua violemment la porte avant de faire une boule de la feuille d'autorisation qu'elle envoya vers la corbeille à papier. Elle tomba à côté, ce qui eut pour effet de décupler la rage de l'adolescente. Elle poussa un grognement bestial avant de se diriger comme une furie vers la petite boule de papier qu'elle balança à l'autre bout de la pièce.

Dans le salon, sa mère avait levé les yeux aux ciels devant le comportement prévisible de sa fille. Mais elle ne céderait pas, quitte à voir sa fille affublée d'un tatouage pire encore le jour de sa majorité.


Et de fait … dès qu'elle fut majeure, la première chose qu'elle fit après avoir célébré son indépendance, fut d'aller directement chez le tatoueur duquel elle ressortit affublée d'un magnifique papillon de nuit entre les omoplate, juste sous la nuque, sous lequel une phrase latine signifiant « cueille le jour » lui rappellerait au quotidien que chaque seconde était précieuse et qu'elle devait en profiter. Ce qu'elle faisait.
Sa mère n'avait émit aucun commentaire mais les regards de désapprobations qu'elle lui avait lancé parlaient d'eux même.



Les années passant, ses loisirs prirent de plus en plus de place dans sa vie. Contre toute attente, elle s'inscrivit à une grande école de théâtre après laquelle elle espérait pouvoir faire du cinéma. Elle continuait à faire des vidéos sur internet bien entendu et elle avait plus de fans que jamais. Au grès des conventions, elle les rencontraient, toujours ravie de pouvoir constater qu'elle était grandement appréciée. Et depuis son entrée à l'école de théâtre, elle avait adopté son nom de scène et se faisait appeler Kali par tous ses collègues et ses professeurs. C'était devenu son identité et elle se surprenait souvent à se croire l’héroïne d'un jeu des plus réalistes.
D'ailleurs, tout tournait toujours autour du jeu vidéo dans ses pensées. Lorsqu'elle voyait des bâtiments, elle ne pouvait s'empêcher de les imaginer dans un style minecraftien, totalement cubiques et s’attendait même parfois à voir surgir un creeper au coin de la rue. Parfois, lorsqu'elle avait faim, elle se figurait une barre au dessus de sa tête, tout comme dans les sims, signalant son niveau de nourriture. Elle pensait même que chaque individu avait en lui une multitude de paramètres très complexes apparaissant sous forme de jauges plus ou moins remplies ; la faim, la soif, la fatigue, l'ennuie, la maladie... De même que des jauges de personnalité. Elle imaginait que la sienne était réglée sur 'folie pure' et sur 'grande gamine'. Et ça l'amusait au plus haut point.
Tout cela était bon enfant et il n'y avait rien d'alarmant... du moins ça l'aurait été si cela s'était cantonné à ça. Mais le délire dans lequel Kathleen s'enfonçait jour après jour était bien plus profond que cela.
Lorsqu'elle conduisait, elle s'imaginait parfois dans un jeu tel que GTA et se demandait ce qui se passerait si elle écrasait un piéton. Des étoiles apparaîtraient-elles dans le coin de sa vision, lui signifiant que la police était à ses trousses ? Et si elle parvenait à trouver le moyen de cheater, pourrait-elle s'accorder quelque avantage particulier comme l'immortalité ou une super vitesse ?
Elle voyait  certaines personnes comme des pnjs inintéressants et destinés à répéter inlassablement les même phrases débiles ; les femmes à l'accueil des bâtiments administratifs, les gens dans la rue qu'elle croisait sans jamais leur parler, les policiers qui l'arrêtaient pour lui demander ses papiers... Et même ses profs qui rabâchaient un cours qu'ils avaient déjà dut répéter un millier de fois à des joueurs différents. Tout avait des airs de jeu vidéos et lorsqu'elle en prenait conscience, elle se retrouver ramené brutalement à la réalité. Rien de tout ça n'était vraiment réel n'est-ce pas ?


*
**
***

Dans la maison, le calme tomba soudain, oppressant, pas le moins du monde naturel. Kathleen, ôta ses mains de ses oreilles pour entourer ses épaules. Elle avait cessé de se balancer. Dans son esprit, ses pensées fusaient en parfait désordre, l’empêchant de se concentrer clairement. Rien de tout cela n'avait de sens. C'était forcement un cauchemar. Ça ne pouvait être que ça. Et elle allait se réveiller.
« Réveilles-toi... S'il te plaît réveilles-toi... » se mit-elle à supplier tout bas.

Baissant les yeux, elle se rendit compte qu'il lui manquait une chaussure. Mais elle ne se souvenait pas quand elle avait bien put la perdre ni même comment. Tout s'était passé tellement vite...
Quelques jours plus tôt, sa mère avait été sauvagement mordue par l'un de ses collègues de travail qui avait, semblait-il, perdu l'esprit. À l'hôpital on lui avait désinfecté sa blessure, fait un joli bandage et hop, retour à la maison. Puis elle avait contracté de la fièvre...
Tout se mélangeait dans l'esprit de Kathleen. Elle ne parvenait pas à remettre les événements dans un ordre logique. Elle sentait une nouvelle vague de panique s'insinuer en elle comme un serpent vicieux et glacé. Elle se souvint des annonces à la télévision, annonçant que plusieurs personnes avaient perdues la tête et s'étaient mises à agresser les gens sans raison. Il était question d'une intoxication ou un truc du genre. L'incident qu'avait subit sa mère avait été clos. Mais la fièvre …


***
**
*


« Maman, tu veux que je t'apporte un verre d'eau ? »
« Non merci ma chérie. Baisses-moi juste un peu les stores tu veux bien ? La lumière me fait mal aux yeux. »

Le souffle court, Alicia Reed peinait à respirer. Le front brûlant, elle ne cessait de répéter que ce n'était qu'un mauvais coup de froid et que ça allait passer. Mais ça n'avait rien à voir avec un coup de froid. Au fond d'elle-même, Kathleen se doutait que ça avait un lien avec ce type qui avait mordu sa mère. Mais à l'hôpital on lui avait dit de rentrer chez elle, de prendre des antibiotiques et que tout irait très bien.
« Comme tu veux. »
Kathleen fit descendre doucement les stores électriques puis se tourna vers sa mère.
« Comme ça ? »
Sa mère lui répondit oui en hochant faiblement la tête.
« Il faut que j'aille chercher Tim. Il quitte plus tôt aujourd'hui. Apparemment certains élèves ont attrapé le même truc que toi. Il y a peut-être un mauvais virus qui traîne. Une grippe ou je ne sais quoi. C'est de saison après tout. »
Elle essayait de se convaincre en disant cela mais elle avait une sorte d'appréhension inexplicable.
« Enfin bref, ils ont décidé de renvoyer les élèves chez eux. »
Sa mère ne l'écoutait que d'une oreille.
« Repose-toi, conclut-elle, embrassant sa mère sur le front. Je repasserais te voir en revenant. »

Elle avait ensuite roulé jusqu'au collège où son frère l'attendait à moitié assis sur le muret rehaussé d'une grille de métal terminé de piques. Il avait l'air inquiet et ne prononça pas le moindre mot en montant dans la voiture. Kathleen, qui n'avait pas prit la peine de descendre du véhicule, se retourna pour s'enquérir de la situation.
« Y a un problème ? »
Son frère ne lui répondit rien. Il avait les yeux hagards et rougis comme s'il avait pleuré.
« Eh bein quoi ! Réponds ! »
« Joshua est mort... »
Joshua était le meilleur ami de Timothy. Ils étaient toujours fourrés ensemble et le jeune garçon semblait passer plus de temps chez les Reed que chez lui. La nouvelle coupa le souffle de Kathleen qui resta quelques secondes la bouche ouverte sans savoir quoi répondre.
« Je... je sais pas quoi dire... » finit-elle par conclure.
Sur la banquette arrière, son frère se remit à pleurer en silence. Se retournant pour regarder la route droit devant elle, Kathleen posa ses mains sur le volant, se demandant ce qui ne tournait pas rond dans cette ville. Jetant un dernier regard vers le collège, elle mit le contact et reprit la route.


*
**
***


La porte du salon s'ébranla. Quelqu'un essayait de l'ouvrir. Cette fois-ci, une violente décharge électrique sembla parcourir l'esprit de la jeune femme qui se releva d'un bond. La peur l'avait déserté. Seule une certitude était encrée en elle à tout jamais ; rien de tout ça n'était réel. Ce n'était rien qu'un jeu. Et avec cette certitude, tout était beaucoup plus facile à appréhender. Elle était une excellente joueuse et il y avait bien peu de monde capable de l'égaler ou de la battre sur bien des fps. Alors elle n'avait rien à craindre. Elle était à la hauteur de celui-ci. Elle devait juste garder à l'esprit qu'elle ne disposait que d'une seule et unique vie. Après ça, se serait le néant, l'inconnu le plus total, et elle n'avait pas l'intention de l'expérimenter.
La porte s'ébranla de nouveau, la chaise qu'elle avait mit devant pour en bloquer l'ouverture glissa et la porte put s'ouvrir. Elle était prête. S'emparant de la petite lampe de chevet sur la table basse toute proche, elle s'en servirait pour assommer ce qui entrerait. Cette chose n'était pas sa mère. C'était une créature qui en avait prit l'apparence et elle ne se laisserait pas dévorer.
Poussant un cri de guerrier pour se donner plus de courage, elle se jeta sur la silhouette qui venait de pénétrer dans la pièce.  À califourchon sur le corps de son adversaire qui était tombé au sol, elle stoppa son geste à quelques centimètres de son crâne.
« Timy ? »

Son frère, le visage et les vêtements ensanglantés, avait porté les mains en avant pour se protéger. Kathleen se releva et aida son petit frère à en faire de même. Puis, aux aguets, elle scruta le couloir. Il n'y avait pas âme qui vive en dehors d'elle et de son frère. Celui-ci semblait totalement bouleversé.
« Je l'ai tuée... Je l'ai... je l'ai tuée ! » s'étrangla t-il à moitié.
« Qui ça ? »
Le garçon ne répondit rien et des larmes perlèrent de ses paupières closes. Des sanglots s’échappèrent de sa gorge alors qu'il se jeta contre sa sœur pour l'enlacer.
Kathleen fit immédiatement la relation entre le sang sur son frère et ce qu'il venait de dire. Il venait de tuer leur mère. Mais ce n'était plus leur mère. C'était un monstre.
« Tim, elle était déjà morte. Quelque chose était en elle. Ça l'a transformée. »
La morsure ! C'était forcément ça ! C'était après avoir été mordue par un mec devenu fou qu'elle avait contracté la fièvre. L'homme avait dû lui-même se faire mordre. Mais qui était à l'origine de la première morsure ? Un animal ? Un monstre créé en laboratoire et qui s'était échappé ? Un aliens ? Ou quelque chose à laquelle elle ne pensait pas ?
Loin de réconforter son frère, elle venait de lui faire peur. Elle avait dit cela sans la moindre trace d'émotion, d'une façon détachée et analytique. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était que pour se protéger, l'esprit de Kathleen esprit avait tiré un trait sur la normalité. Il avait résolu le problème en se convainquant que ce n'était qu'un jeu. Et de ce fait, tout ce qu'elle avait vécu avant était comme une introduction à ce jeu macabre. Ça n'avait aucune importance. Ce qui comptait, c'était cet instant et tous ceux qui allaient suivre.

Empoignant son frère par le bras, elle l'attira dans le couloir sombre et silencieux.
« Il faut qu'on sache ce qui est en train de se passer. Des gens se font mordre et finissent par se transformer. »
Une question la frappa de plein fouet. Stoppant net au beau milieu du couloir, elle se tourna vers son frère.
« Est-ce qu’elle t'a mordu ? »
Timothy, complètement bouleversé ne répondit rien. Sa sœur se mit à le secouer en lui reposant la question. Il lui fit non de la tête.
« Où est son corps ? »
De la terreur et de l'incompréhension s’affichèrent sur le visage du pauvre garçon. Mais devant l'insistance de sa sœur, il pointa son doigt vers le bureau de leur père.
Sans perdre une seconde, Kathleen abandonna son petit frère dans le couloir et se précipita dans le bureau. Là, elle put découvrir le carnage qu'elle avait déjà vécu sous un tout nouvel angle.
La première fois qu'elle s'était retrouvée dans le bureau, elle avait vu sa mère dévorer son père. Son cadavre était d'ailleurs toujours sur le sol, à l'endroit exact où il était mort. La différence c'était qu'à présent il poussait d'affreux râles en tentant de se redresser. Mais en vain puisque le bureau était étendu en travers de son corps. Dans un coin de la pièce, le corps froid et sanguinolent de sa mère gisait, totalement immobile. Si elle avait été dans le même état d'esprit qu'auparavant, elle se serait effondrée, incapable de rassembler la moindre pensée cohérente. Mais à cet instant, elle analysa la situation de telle sorte qu'elle percevait une menace en moins et une menace potentielle. Le fait que ces deux être aient été ses parents n'avait plus aucun sens à ses yeux. Une part d'elle savait ce qu'ils avaient été, mais elle n'éprouvait rien. Sa vie d'avant n'avait été qu'un préquelle. Rien de plus. Alors pourquoi s’appesantir sur des pnj qui étaient arrivés au bout de leur rôle ?
Et son frère dans tout ça ? Quelle place occupait-il dans ce jeu macabre ? Son cerveau trouva la solution en un rien de temps. C'était un compagnon, un de ces personnages dont on se retrouvait parfois affublé et qu'il fallait protéger. En plus de ça, elle lui vouait un amour sans borne. Alors elle ferait tout pour qu'il ne lui arrive rien.

Alors que la créature à l'apparence de son père gesticulait pitoyablement pour se dégager de sous le bureau, Kathleen s'empara du coup papier qui était tombé non loin de là et elle transperça le cœur de la créature. Son père lui agrippa soudain le bras de sa poigne puissante, pas le moins du monde affecté par le coup qu'il venait de recevoir. Surprise, Kathleen se dégagea et se retrouva sur les fesses.
« C'est quoi ce bordel ! » s’énerva t-elle.  « Je viens de te poignarder ! T'es sensé crever là ! »
Pour toute réponse, son père grogna de plus belle.
Timothy en avait tué un... Comment s'y était-il prit ? Il suffisait de le lui demander.
Sortant la tête par l'embrasure de la porte, elle le repéra, prostré contre le mur à l'endroit où elle l'avait laissé.
« Tim ! Comment tu l'as tuée ? »
Il ne lui répondit rien, la tête dans les genoux il pleurait à chaudes larmes.
« Laisse tomber je vais me démerder. »
Ce n'était pas comme si elle était experte en jeux en tous genres ! Bon... il s'agissait de réfléchir logiquement. Si un coup dans le cœur ne tuait pas cette créature, c'était qu'il n'était pas vivant à la base. Et à en juger par son apparence de mort revenu à la vie, c'était une théorie qui se tenait. Mais comment tuer quelque chose qui était déjà mort ?
Se penchant sur le cadavre de sa mère, elle s'aperçut que celle-ci avait le crâne transpercé par ce qui semblait être un stylo plume. Celui de son père.
« Il faut détruire le cerveau ! Bien sûr !  Kali qu'elle idiote ! »

Elle reprit le coupe papier et alla l'enfoncer dans l’œil de ce qui avait été son père. Appliquant un angle particulier de telle sorte que la lame transperce bien le cerveau, elle vit les bras de la chose s'affaisser mollement sur le tapis. Victoire !
Retournant dans le couloir, elle s'approcha de son frère.
« Viens, on va aller voir Leroy. Si quelqu'un sait ce qui se passe dans cette foutue ville c'est lui. »

Leroy était l'un de ses plus proches amis mais aussi un geek invétéré. Il était incollable en matière d'ordinateur et il vouait un culte malsain à toutes les séries de science fiction, sa préférée étant Star Trek. Si quelque chose de bizarre se produisait, il était toujours le premier à le savoir.



And the game started

Leroy les avait accueilli chez lui en ce 11 octobre 2015. En plus d'être quelqu'un de paranoïaque, il était le genre de personne qu'on qualifiait de survivaliste. Il avait dans son sous-sol une réserve de nourriture et d'eau capable de le faire tenir deux ans sans problème. Il était autonome en électricité grâce à une éolienne dans son jardin et il avait installé un système de récupération d'eau de pluie sur son toit.
Lorsque Kathleen lui avait raconté ce qui était arrivé à ses parents, il s'était attendu à ce qu'elle soit aussi anéanti que son petit frère mais il n'en était rien. Il ne s'en était pas formalisé cela dit. Kali, ainsi qu'elle préférait se faire appeler, n'était pas quelqu'un de conventionnel. Ensemble, ils avaient trouvé les pires témoignages sur le net qui attestaient que la situation était bien plus grave que ce que les médias voulaient bien le laisser entendre. Ce n'était pas que la ville, c'était le pays tout entier. Le monde était au bord de la destruction et si quelqu'un ne trouvait pas rapidement un vaccin ou une solution, tout était perdu. Il suffisait d'une morsure pour que le mal se propage et gagne du terrain.

Devant leur impuissance, Leroy, Kathleen et son frère se barricadèrent dans la maison. Cela se calmerait peut-être. Ou peut-être pas. Mais au moins, il seraient à l’abri si les choses dégénéraient. Et elles finirent par sérieusement dégénérer.
Suite au communiqué télévisé du président lui-même, Kali, dubitative, n'en ayant pas cru un mot, avait failli balancer le cendrier de Leroy dans l'écran. Il l'en avait empêché de justesse. Les choses s'envenimaient et ils avaient déjà vu à plusieurs reprises des hommes en uniforme de l'armée déambuler dans les rues de la ville.
La maison de Leroy était dans une banlieue assez chic et les voisins n'étaient pas nombreux. Pourtant, ils avaient vu les militaires abattre la pauvre Mme Hopkins d'une balle en pleine tête alors qu'elle s'était mise à courir sauvagement vers eux.

Ce qui était le pire dans tout ça ? Être coincé dans une maison tout confort sans rien avoir à faire. C'était comme de rester coincé au niveau tutoriel d'un jeu grandiose. Kali tournait en rond dans la maison alors que son petit frère restait enfermé dans ses pensées et dans des livres. Il n'avait d'ailleurs plus prononcé le moindre mot depuis la mort de leurs parents. Aux questions de sa sœur, il répondait par un regard affligé, parfois des hochements de tête. Mais jamais le moindre son ne sortait de sa gorge. Au début, cela avait exaspéré sa sœur qui avait fini par lui hurler de répondre. Mais elle s'était vite excusée, consciente que cela ne servait à rien de s’énerver contre lui. Finalement elle s'y était habituée. S'il n'avait pas envie de parler, c'était son droit après tout.


Le calme finit par revenir. Aussi bien dans les rues de la petite banlieue qu'à la radio ou à la télévision. Non pas que les choses se soient tassées. Bien au contraire. C'était juste que plus personne ne sortait, ou alors il n'y avait plus personne de vivant alentour. Comment savoir ?
Quant à la télé et les autres médias ? Après avoir diffusé en masse des messages se voulant rassurant, ils avaient fini par disparaître petit à petit. Jusqu'au jour où il n'y eut plus que de la friture à la télé et quelques stations pirates qui émettaient en vain des messages d'espoir ou d'appel à l'aide.
L'hiver avait fini par s'installer, faisant fi de la détresse des Hommes. Dans la maison de Leroy, les choses étaient devenues banales et ennuyantes à mourir. Un train train quotidien exaspérant pour Kali qui ne rêvait que d'un peu d'action et d'aventures. Alors pour passer le temps, elle avait fini par nouer une relation bien plus qu'amicale avec le propriétaire des lieux...

Mais chaque chose ayant une fin, la période de calme et d'ennui fut totalement bouleversée par une intrusion plus que musclée. C'était en janvier, déjà le 25 ! Le temps passait à la fois si vite et avec une telle lenteur. Trois types armés jusqu'aux dents avait fait le tour de toutes les maisons du quartier. C'était le tour de celle de Leroy. La porte avait beau être barricadée, elle n'avait pas résisté plus de quelques minutes aux assauts de l'équipe. Ils étaient entré en grandes pompes et avaient annoncé de but en blanc qu'il ne serait fait aucun mal à quiconque se montrerait immédiatement. Kali, pas crédule pour un sou, avait retenu son frère mais n'avait pas eut le temps de retenir Leroy qui, pas vraiment courageux, s'était présenté à eux les mains en l'air. Kali avait vu son cadavre faire un vol plané jusqu'au bout du couloir sous le coup de fusil à pompe qu'il avait reçu dans le ventre.
Une seule émotion l'avait alors envahie. De la colère. Leroy était son ami et ces trois salopards venaient de l'éliminer sans la moindre difficulté.
Attrapant son petit frère par le col de son pull, elle l'avait entraîné jusque dans la chambre et lui avait ordonné de rester planqué sous le lit. C'était pas la meilleure cachette du monde mais c'était mieux que rien. Elle avait ensuite été récupérer le seul et unique pistolet de Leroy et avait fait un véritable carton. Un dans la tête du premier coup, un autre dans le cœur et le troisième, qui s'était défendu, avait reçu une première balle dans la jambe et une deuxième dans l’œil gauche.
« 3-0 bande de losers ! »
Elle avait alors récupéré les armes des trois types et elle et son frère avaient ensuite fait une réserve conséquente de nourriture qu'ils avaient emporté dans la voiture de Kali. La porte de la maison étant défoncée, elle préférait tenter sa chance ailleurs. En plus, dans cette maison, ils étaient des proies faciles.


Depuis cet instant, Kali et Tim n'ont fait que voyager, cherchant un refuge suffisamment sûr où s'arrêter. Lorsque la voiture finit par tomber en panne d’essence, ils furent bien forcés de l'abandonner, emportant avec eux le maximum de vivres. Et à présent, en ce mois de septembre alors que l'automne se profile à nouveau et que presque une année a passé depuis le début de l'épidémie, ils sont plus en forme que jamais.

time to meet the devil

• pseudo › Amphipterya
• âge › 26 ans

• comment as-tu découvert le forum ? › pour le coup je m'en souviens plus xD
• et tu le trouves comment ? › toujours aussi beau Very Happy
• présence › Aussi souvent que possible !!! (mais plus le week end quand même)

• code du règlement › Ok - Jay
• crédit › tumblr
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 19:08

Bienvenue ici Smile
J aime beaucoup ton avatar, bon courage pour la fin de ta fiche.
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 19:19

Bienvenuuue !
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 19:21



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.

Bonne rédaction !


Rebienvenue :MisterGreen:

Tu connais la maison du coup, tu sais à qui t'adresser si besoin ^^
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 19:56

Ouuh voilà la plus belle Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes 2451098191 (oui bon tu le sais ce choix d'avatar... Presque j'te demanderais de m'épouser, presque !)
Rebienvenue et bonne fin de rédaction :MisterGreen:
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 20:33

C'est une petite perle ce visage d'ange, et le caractère que tu lui as donné lui va tellement bien. Bienvenue par ici voyageuse :smile47: impatient de lire la suite Smile
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

Sam 10 Sep 2016 - 20:40

merci merci ^w^ vous êtes trop choupi
Il ne me manque plus grand chose de l'histoire mais j'attends d'avoir tout fini pour poster des fois que je fasse des modifs. Avec un peu de bonne volonté je devrais avoir fini ça pour demain soir :smile25:
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Re: Kathleen Liliana Reed .... Kali pour les intimes

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